Rénovation de l’enveloppe : un enjeu primordial pour des bâtiments durables
L’enveloppe du bâtiment peut être définie simplement comme la protection entre l’intérieur et l’extérieur, composée des toits, des murs comprenant portes et fenêtres et du plancher. La conception de l’enveloppe du bâtiment va permettre à définir ses besoins en chauffage et refroidissement et va impacter sur la qualité de l’air, de l’acoustique ou encore la sécurité. Une enveloppe peu efficace rencontrera des ponts thermiques, renforçant les déperditions thermiques souvent à la jonction entre les différents éléments qui la composent comme les murs et les fenêtres. De ce fait, elle apparaît comme un élément essentiel à la conception de bâtiments énergétiquement performants et respectueux de l’environnement.
Pour une meilleure efficacité énergétique
Depuis les années 2000, la surface de plancher a augmentée de 60% tandis que la consommation énergétique par m² n’a diminuée que de 20% : les progrès effectués en matière de performance énergétique ne compensent donc pas la croissance du parc immobilier mondial. Bien que les réglementations plus strictes en matière de construction durable se multiplient et que le taux de rénovation de l’existant ne cesse de croître, ayant permis de réduire les besoins en chauffage de 10% à l’échelle mondiale, cela n’est pas suffisant pour compenser la croissance de la surface de plancher dans les pays émergents et en développement. Par ailleurs, les besoins en refroidissement ont augmenté de plus d’un tiers dans ces mêmes pays pour la même raison.
Aussi, 80% du bâti en 2050 est déjà construit et le taux de rénovation moyen du parc immobilier est actuellement d’1% par an à l’échelle mondiale, ce qui est en deçà des recommandations pour l’atteinte de l’objectif Net Zero Emissions by 2050 Scenario fixées à 2,5% par an. Le rapport sur La Situation Mondiale des Bâtiments et de la Construction en 2020 fait état du fait que la consommation d’électricité liée à l’utilisation des bâtiments représente près de 55 % de la consommation d’électricité. De ce fait, si des mesures de rénovation et d’adaptation des bâtiments ne sont pas prises, le parc restera dans son ensemble peu efficace énergétiquement parlant.
L’enveloppe du bâtiment est un élément essentiel permettant de réduire ses besoins en énergie. En construisant ou rénovant des bâtiments disposant d’une enveloppe performante, permettant une isolation thermique efficace, et couplée à la production d’énergie renouvelable et/ou décarbonée, le parc sera plus résilient et plus durable.
Un outil pour la décarbonation du parc immobilier
Les deux grands postes dans le bilan carbone d’un bâtiment sont les émissions liées à la construction et déconstruction d’une part et celles liées à l’exploitation, par la consommation d’énergie, d’autre part. Généralement, la structure globale et l’enveloppe du bâtiment représente la part la plus importante de l’empreinte carbone, pouvant atteindre jusqu’à 60% pour les immeubles de bureaux. Cela s’explique notamment par l’utilisation d’une grande quantité de matériaux carbonés comme le verre, le béton ou encore l’acier. La rénovation, quant à elle, représente 10 fois moins d’impact carbone car elle préserve l’enveloppe extérieure et prévient des émissions liées à la déconstruction et la démolition. En moyenne, la rénovation et la réhabilitation permettent d’économiser 300 kg de CO² par m² de surface de plancher.
Aussi, l’ONU prévoit que d’ici à l’horizon 2050, 70% de la population mondiale vivra en ville, contre 55% actuellement. Cela signifie que les villes tendront à s’agrandir et se densifier et que le parc immobilier s’en trouvera indéniablement modifié. Avec la volonté affichée des grandes mégalopoles et métropoles mondiales – comme Paris, Séoul ou San Francisco – d’atteindre l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050, la rénovation de l’enveloppe est donc un outil essentiel pour atteindre cet objectif car elle permet de réduire les consommations énergétiques, qui proviennent majoritairement de sources non renouvelables et à forte empreinte carbone, contribuant ainsi à la majeure partie des émissions du bâtiment.
Une alliée pour la santé des occupants
La conception d’une enveloppe efficace permet une bonne gestion de l’humidité, la régulation de la température et la circulation de l’air. Tous ces critères sont essentiels pour la santé des occupants du bâtiment : une mauvaise qualité de l’air peut causer des problèmes respiratoires, tout comme des températures trop faibles ou trop élevées participent à affaiblir le système immunitaire et dégrader la qualité de vie. Aussi, l’enveloppe est une protection efficace contre les nuisances sonores extérieures, d’autant plus en milieu urbain ou les niveaux sonores trop élevés peuvent causer stress, troubles du sommeil ou baisse de la productivité.
Le monde s’urbanisant de plus en plus, cela implique une population de plus en plus touchée par des problèmes tels que la pollution atmosphérique, des vagues de chaleurs plus intenses renforcées par les îlots de chaleurs urbains et des villes de plus en plus congestionnées et bruyantes. La rénovation du parc existant, passant par une rénovation de l’enveloppe, est un rempart efficace contre ces risques pour la santé humaine.
Comment y arriver ?
Plusieurs outils et techniques permettent de concevoir et de rénover l’enveloppe du bâtiment de manière à ce qu’elle soit optimale :
Isolation et lutte contre les ponts thermiques : un bâtiment bien isolé est un bâtiment qui consomme moins et la meilleure source d’énergie est celle qu’on ne consomme pas. En optant pour des fenêtres triples vitrage par exemple, on améliore l’isolation thermique et phonique du bâtiment. Aussi, des solutions innovantes existent comme les panneaux d’isolation sous vide et l’aérogel de silice : elles sont jusqu’à 5 fois plus efficaces qu’un isolant traditionnel et beaucoup plus fines, permettant ainsi de gagner en espace supplémentaire, augmentant la valeur du bien. Ce sont des solutions intéressantes à mettre en œuvre dans des zones non isolées faute de place.
Utilisation de matériaux biosourcés : l’empreinte carbone résidant surtout dans la structure et l’enveloppe du bâtiment, il est donc important d’utiliser des matériaux permettant de réduire celle-ci. On peut alors penser au bois, au liège ou encore au béton de chanvre, qui présentent des propriétés similaires voire supérieures aux matériaux aujourd’hui majoritairement utilisés comme le ciment ou l’asphalte et qui ont une empreinte carbone très élevée due à leur processus de fabrication. Les matériaux biosourcés sont issus de la biomasse et ont donc une empreinte carbone très faible.
Une enveloppe « intelligente » : une enveloppe intelligente permet, en plus de protéger le bâtiment des conditions extérieures, de produire sa propre énergie par exemple. Les films solaires protecteurs Asca, fabriqués par la société Armor, sont des panneaux solaires issus d’un procédé bas carbone, sur mesure et flexible, compatibles avec une multitude de matériaux et qui permettent de produire de l’énergie solaire une fois apposés sur les fenêtres par exemple, permettant de protéger l’intérieur des radiations et de produire une électricité décarbonée.
Enfin, les réglementations nationales sont des outils efficaces, déjà mis en place dans plus de 80 pays à travers le monde, permettant d’imposer des normes strictes en matière de construction et de rénovation, permettant de réduire les émissions du secteur de l’immobilier. Avec la RE2020, la France compte parmi les réglementations les plus strictes en matière de construction durable au monde.
Pour conclure, la rénovation de l’enveloppe des bâtiments est l’un des premiers pas pour agir et optimiser l’efficacité énergétique, réduire l’empreinte carbone, préserver la santé et le confort des usagers et créer un parc immobilier résilient et durable.
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Sources :
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